2 mamans ou 2 papas, ça change quoi?
La nuit, durant mes multiples phases d’éveil pour faire téter MiniPanda, mon cerveau fait son petit chemin tout seul. Parfois sur des sujets extrêmement futiles et d’autres fois, sur des choses un peu plus importantes.
Cette nuit, mon cerveau c’est mis à penser à cette copine de classe recroisée récemment. Devenue jeune maman, nous avons échangé sur nos bambins, nos façons de faire, nos petites habitudes.
Malgré tout, même si l’une comme l’autre nous sommes très ouvertes sur nos choix différents (moi allaitante, elle biberonnante, moi porteuse, elle pousseuse etc), je sentais que les mots employés, que les tournures de phrases étaient réfléchies. Le langage était fluide mais étudié, presque naturel et je pense qu’à force elle pense l’être car c’est devenu presque normal. Presque, c’est là que ça me gène.
Pourtant, elle sait que je sais. Je l’ai même rencontré et même si les présentations n’ont pas été faites avec mise en avant du statut “marital”, elle sait que je ne suis pas bête. D’autant que, lorsque nous nous sommes connu à l’époque du lycée (il y a 15 ans, déjà) c’est moi que l’on montrait du doigt car j’avais eu la “honteuse” idée de tomber amoureuse d’une fille avec qui je suis restée 2 ans. Donc elle doit savoir que je ne la jugerai pas.
Alors pourquoi supprimer tout les pronoms personnels lorsque l’on parle d’elle. Elle a un prénom mixte donc cela passe tout seul, mais l’utilisation de termes invariables pour ne pas trahir le genre, ça fait perdre de l’authenticité à nos histoires.
De cette pensée, mon esprit est reparti vers mes années de fac. Pendant ma licence de psychologie, Freud et sa construction psychique et le complexe d’Oedipe sont passés par là et bien sur le sujet de l’homoparentalité n’a pas pu ne pas être mis sur le tapis.
Je me rappelle avoir pris le micro devant un amphi plein afin de défendre mon point de vue sur les figures parentales, lorsque le sujet avait dévié sur l’adoption par des couples homosexuels, et sur le fait que “soit disant” ces enfants manqueraient d’une image paternelle ou maternelle.
Heuuuu, comment vous dire que même dans une famille avec un papa et une maman, la figure parentale peut ne pas être le père ou la mère, mais la grand mère, l’oncle, la marraine, l’assistant maternel.. Bref, la personne qui aux yeux de l’enfant représentera l’homme ou la femme.
Donc pour moi, la possibilité du “manque” d’une figure d’un genre sexuel (même dans le cas de l’homoparentalité) est improbable car il y aura toujours une personne qui pourra devenir référente.
D’autant que cela, reviendrait à remettre en cause les familles, mono-parentales et à dire que les enfants sont mieux entasser dans des structures où ils sont des dizaines sans que l’on s’occupe vraiment d’eux individuellement, plutôt que dans un foyer où ils ont été désirés et attendu et où on leur apportera tout ce dont ils ont besoins.
En 2019, que l’homoparentalité puisse déranger ou choquer, c’est ça pour moi qui est choquant.
Cela fait encore peur. Mon dieu! Qu’elles vont être les conséquences?
– Trop d’amour donné? Dans ce cas là, mes enfants avec une famille avec un papa et une maman, sont mal barrés.
– Le risque d’en faire des homosexuels à leur tour? C’est vrai que j’avais oublié l’homosexualité est une maladie contagieuse… LOL
– Le manque d’un des deux genres dans l’éducation et de l’exemple donné? Hmmmm quand je vois l’exemple donné par certain(e)s, je me dis que parfois ce n’est pas plus mal. Je connais peu d’homosexuels vivant dans des villes que d’hommes ou de femmes, sans membres de la famille d’autres sexes, sans ami(e)s etc etc etc. Et puis les femmes jouent aussi bien au foot que les hommes (voir mieux ^^), bricolent (ici c’est moi qui bricole, lol PapaPanda c’est pas son truc), font de la mécanique, et les papas savent cuisiner, faire de la couture (j’ai un ami styliste qui a des doigts en or), danser…
– Les homosexuels ont “forcément des déviances sexuelles” vu leurs choix de vie. Heuuu 70% des agressions sexuelles sur mineurs sont faites par des membres de la famille et que je sache généralement ce ne sont pas dans les familles où les enfants on été adopté ou fait hors relation homme/femme, donc je ne vois absolument pas le rapport entre parentalité et orientation sexuelle.
Lorsque l’on voit le nombre de parents irresponsables, violents, inexistants, je pense que les capacités à être un bon parent n’a rien à voir avec l’attirance que l’on peut avoir pour un genre ou l’autre. Vous en avez un exemple dans un de mes articles (ici) et aucun rapport avec l’homoparentalité .
Et, l’excuse “des pauvres enfants qui vont être montré du doigt à l’école” … Un enfant, de base, ne juge pas. Un enfant naturellement ira jouer avec un autre enfant, qu’il soit noir, blanc, asiatique, magrébin, en bonne santé ou handicapé. Lui, tout ce qu’il voit c’est un autre enfant avec qui il pourra jouer.
Il demandera peut être où est ton papa/ta maman?, mais n’aurai aucun préjugé si on ne les lui a pas mis en tête.
Les enfants ne sont méchants entre eux, bien souvent, qu’à cause des idéologies, des actions, des paroles de leur entourage qui viennent casser leur innocence et leur tolérance naturelle.
Alors si vous ne voulez pas que les enfants de familles homoparentales soient montrées du doigt, il serait peut-être temps en 2019 de changer de regard sur elles et sur l’homoparentalité. Et leur offrir, la liberté d’être eux même, naturels sans filtre. Comme vous l’êtes, comme je le suis.
Dans un monde déjà pourri par tant de choses, l’important, je pense, c’est que les enfants reçoivent ce dont ils ont besoin pour leur équilibre physique et mental, une éducation, de l’amour… Pas de regarder le genre des personnes qui leur apporte tout cela.
Soyons libre de pouvoir parler, sans peur du regard de l’autre, même lorsqu’il est bienveillant.
Sérieux, 1 papa et 1 maman, 2 mamans, 2 papas, 1 maman seule, 1 papa seul… Ça change quoi ??? On partage tous les mêmes périodes de galères et les moments de joie, non ?
mais bien évidemment, le plus important est l’amour que l’on donne a son enfant , peu importe la combinaison 🙂 #love
Malheureusement les préjugés sont bien ancrés dans les mentalités. Je me rappelle quand j’étais gamine d’une petite fille du hlm d’à côté qui m’avait invité à son anniversaire. Sur les 6 petites invitées, je suis la seule à être venue car elle avait deux mamans. Je me rappelle que dans ma tête de gamine de 6 ans ça ne m’a pas paru bizarre ni quoi que ce soit, cette copine et sa petite soeur étaient des enfants choyées et aimées
Les enfants se fichent de la composition familiale, de l’origine ethnique, des handicaps …. tout c qu’ils voient c’est tout autant de petits camarades pour jouer
Le regard des autres fait tellement mal qu elle prefere se proteger.
Coucou
J’ai une cousine en couple avec une femme,, elles ont une adora petite puce
C’est un sujet tellement délicat. Notre génération encore a pas mal évolué, pour moi c’est quelque chose qui devrait se normaliser, mais les mentalités sont compliqués à faire changer.
Ceci dit, quand on voit certains couples, certaines mamans tout faire en solo, pourquoi on aurait pas tous cette chance de pouvoir accompagner un enfant dans la vie ?
J’espère que ça deviendra normal dans quelques années ! =)
Coucou. Tu as raison, cela ne change rien, il ne faut pas se cacher ! Heureusement que la pensée évolue. Bisous
Les mentalités évoluent lentement. Il faut garder l’esprit ouvert. Le plus important, comme je le dis à ma fille, c’est qu’elle soit heureuse dans sa vie. Et qu’elle trouve l’amour <3
Bonjour super l’article
Bravo pour ce super article! La différence fait, malheureusement, peur. Comme tu le dis si bien dans ton article l’essentiel pour un enfant est d’être entouré d’amour, de soin et de bienveillance.
la combinaison est bonne tant que l’amour est là mais les gens sont parfois cons en face… c’est dommage qu’elle agisse ainsi mais elle a dû ressentir tellement de jugement ailleurs qu’elle se blinde. Parfois c’est juste une question de survie…
Je suis la dite copine au discours si réfléchi… tu as tellement raison mamanpanda… comme je te l’ai expliqué récemment, je n’ose pas tjs parler de ma vie intime dans le monde professionnel, bien que dans la vraie vie mes choix soit assumés… et encore moins quand j’arrive dans un univers inconnu… peut être par protection face à des gens qui pensent encore que l’ouverture d’esprit est une fracture du crâne… ou encore par méfiance… je ne sais pas vraiment. Peut être aussi car je sais que je pourrai vriller si quiconque critiquait ou portait des jugements mal intentionnés sur ma moitié et/ou mon fils !
Pendant 2 années, dans mon ancien travail, j’ai volontairement gardé des zones d’ombres sur ma vie car je savais que certains collègues n’étaient pas forcément ouvert à ça et par facilité ou lâcheté peut être je ne voulais pas entrer dans un débat qui n’aurait pas abouti. Pour autant je ne m’imaginais pas une seconde mentir sur ma vie et m’en inventer une nouvelle ! Comme tu l’as si bien souligné, ma moitié a un prénom mixte donc j’ai ainsi pu parler librement d’elle sans mentir mais tout en cachant la vérité… et pendant 2 ans j’ai tjs fait attention à ne jamais utiliser de pronoms personnels ou d’adjectifs qui laisseraient supposer le genre… cette gymnastique syntaxique, si difficile au début est à force devenue tellement naturelle que je ne m’en rend même plus compte maintenant..
Je m’excuse si cela t’a peiné… évidemment que je te connais suffisamment pour savoir que tu es ouverte sur le sujet… je crois simplement que je me suis formatée pour tout ce qui se passe dans mon univers pro et j’en ai peut être oublié l’essentiel…
Merci pour cet article, si bien écrit, si raisonné et si réconfortant… ❤