Ce qui me dérange le plus dans le confinement

17 mars 2020, la France rentre en confinement à cause du Virus Covid-19.

Je ne suis pas docteur, ni scientifique. Je n’ai pas la science infuse et je ne sais encore ce qui est bien ou mal pour les autres (même si j’ai ma petite idée sur ce qui est bien pour la communauté et l’humanité, bref…).

Depuis le début du confinement (et même avant qu’il n’arrive en france), je vois tout et n’importe quoi à ce sujet. Je vois des gens se plaindre de la situation, pour des raisons plus ou moins valables à mes yeux. Je vois des gens braver les recommandations puis les réglementations pour des questions de “survie mentale”.
Rester confiner, ce n’est pas pour les Français.

Je suis d’accord, les français sont depuis longtemps connus pour être des révolutionnaires, des contestataires. Ils n’aiment pas qu’on leur dictent leur façon de faire et de vivre, même si c’est pour le bien de la majorité.

Bien souvent, je les soutiens même si je n’adhère pas à leur cause, mais j’avoue qu’aujourd’hui, j’ai du mal quand je vois les gens sortir pour le “plaisir” alors qu’il en va de la santé de tous. Mais là encore, ce n’est pas le sujet de cet article.

Confinement. Ce mot en fait frémir plus d’un rien qu’à le dire. Alors le vivre!!!

Bizarrement, sur moi, ce mot à un tout autre effet. Du soulagement.

Oui, je suis soulagée de me dire que grâce à cela, la propagation du virus peut être limitée voir stoppée. Je suis soulagée de me dire qu’en restant à la maison nous sommes peut-être assez en sécurité pour être épargnés (même si certains scientifiques préfèreraient que nous soyons tous contaminés (avec des formes bénignes bien sûr) afin que nous soyons immunisés). .

Je suis soulagée. Mais pas que pour cela.

Le confinement, c’est une chose qui vit en moi au quotidien.

Je n’ai jamais particulièrement aimé sortir. Je suis ce que beaucoup nommeraient une casanière. J’aime être chez moi. Je n’aime pas la foule, les lieux inconnus. Je n’aime pas la voiture (enfin, c’est bien plus que simplement ne pas l’aimer, j’en ai peur. J’en avais parlé ici).
Je sors pour aller travailler, faire les courses ou même pour les loisirs. Bien souvent c’est par obligation, car la société est faite comme ça.
Pour les sorties dites de loisirs ou pour s’aérer, généralement, je ne le fais pas pour moi ou pas envie. Je le fais pour mes enfants, pour leur épanouissement, pour leur apporter une vie des plus “normale” loin de mes peurs et mes angoisses. Je me dépasse pour eux, mais j’y prends rarement du plaisir. Une simple escapade à la plage ou dans une aire de jeux pour enfants se  transforme en calvaire pour moi. Être sûre de ne rien oublier pour parer à toutes éventualités. Prévoir le trajet, se renseigner au mieux lorsque c’est un nouveau lieu afin de pouvoir m’y projeter au maximum pour anticiper (quoi je ne sais même pas). Du stress encore et toujours.

Et ça, c’est quand tout va bien.

Lancez dans la conversation les mots épidémie, malade, gastro, grippe et là mon cerveau en une fraction de seconde ne rêve que d’une chose que le confinement pour crise sanitaire soit prononcé .

L’école devient ma hantise (bah oui, c’est un bouillon de culture géant pour les microbes et autres germes). L’idée de sortir pour les loisirs dans des lieux où il y a du monde me devient encore plus pénible. L’idée de prendre des risques (plus que ceux habituels) me pétrifie. Mais avec les années, j’ai appris à passer outre et je me raisonne en me disant qu’enfermer mes enfants (et moi aussi d’ailleurs) dans une bulle n’est pas bon et que cela ne nous garanti en rien d’être plus en sécurité d’ailleurs.

Rester enfermer, ce n’est donc pas quelque chose qui me fait peur, ni même quelque chose qui dérange mes enfants car au fond, ils y sont habitués étant donné que nous ne sommes pas constamment dehors.

Vivre entre nous et ne pas voir de monde.

Alors là, je suis entre 2. Honnêtement, je ne me sens pas isolée. Entre internet, les réseaux sociaux, le téléphone avec mes proches, je n’ai pas l’impression d’être coupée de ma vie sociale. J’ai besoin d’échanger et de partager (d’où la raison de mon blog et de mes réseaux sociaux). Mais j’ai toujours été plus à l’aise à l’écrit.

J’ai l’impression de plus facilement contrôler les choses. Je peux lire et relire afin d’être sûre de bien comprendre, demander des précisions pour être sûre de ne pas passer à côté de quelques choses sans avoir l’impression d’être une extraterrestre. Pouvoir discuter sans me sentir en décalage si je ne ris pas aux blagues ou parce que je me sens spectatrice de mon corps en étant là sans être vraiment là, à suivre la conversation d’une oreille pendant que mon esprit par ailleurs.

33 ans que au final, le confinement est mon mode de vie rêvé (enfin si on enlève le risque de maladie et de contamination bien sûr).
Pour une fois, je ne suis pas obligée d’aller contre moi. Je ne me sens pas mal ou jugée si je ne fais pas comme tout le monde. Et même, cette fois c’est moi qui ait l’avantage car je le vis bien contrairement à beaucoup. Ce n’est pas une torture de rester à la maison ou de devoir changer nos habitudes car finalement, ça ne change pas grand chose.
Les moments de stress des sorties sont changés en moments de stress à devoir gérer l’école à la maison, MiniPanda et le télétravail, mais au final, ça se fait dans mon univers, dans ma maison avec ma famille.
Alors je ne dis pas que c’est la fête tous les jours à la maison, mais pas plus “à cause” du confinement.
Au contraire, je me sens un peu plus libre, comme délivrée de certaines obligations.

Une petite part de moi est… (Je ne sais même pas quel mot employé) quand je vois ce qu’il se passe dehors (les insouciants ou égoistes qui sortent sans raisons valables, la cohue dans les supermachés et les violences pour du papier toilette ou un paquet de coquillettes).
Je suis triste quand je pense au personnel médical et paramédical, aux policiers, aux pompiers, aux personnels de la grande distribution, aux chauffeurs livreurs et facteurs… Et j’en oublie surement. Qui prennent des risques pour leur vie et qui eux ne sont pas tranquillement en sécurité avec leur proche. Je suis triste que certains ne prennent pas conscience que pour une fois dans leur vie, il n’y a pas que leur petite personne qui compte mais que si ils acceptaient de suivre les règles ils pourraient plus rapidement retrouver leur liberté qui d’un coup leur est si chère.

Ce qui me dérange le plus dans le confinement ? C’est que moi dans tout ça, le confinement me va plutôt bien et pourtant, je ne souhaite qu’une chose, c’est que ça se finisse vite. Pas pour moi, mais pour mes enfants, pour mes proches, pour vous.

Alors toi, pour qui c’est si important d’être libre de sortir, si tu veux bientôt profiter des barbecues et apéro entre amis, de tes footings et autres activités physiques, de tes sorties en boîtes ou dans d’autres lieux où l’on est collé les uns aux autres…. Si tu veux vite retrouver ta vie à toi…

RESTE CHEZ TOI !

Si moi je le fais pour toi, tu peux, toi aussi, le faire pour toi !

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2 réponses

  1. Emilie dit :

    C’est un très bel article.

  1. 16 juin 2020

    […] 2 mois de confinement, elle nous réclamait l’école de temps en temps, mais nous ne savions que lui répondre car […]

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