Un peu plus de moi…

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Cela fait quelques temps maintenant que je vous ai ouvert une petite porte dans ma vie, mon quotidien et surtout ma tête. Tête, où en ce moment, le chaos règne (genre parfois ce n’est pas le cas lol).

Comme vous avez pu, peut-être, le lire ces derniers jours je me pose beaucoup de questions sur ma vie de maman et ma vie professionnelle. J’ai toujours travaillé (ou presque les rares périodes de chômage n’était pas de mon fait et cela avait tendance à me peser).

J’ai besoin d’une raison pour me lever le matin et de la satisfaction d’avoir réalisé quelque chose dans ma journée.

Pendant des années c’était le travail. J’ai la chance d’être assez polyvalente et le défaut de m’intéresser à tout. Ce qui fait que je corresponds facilement à divers poste, mais que je n’arrive pas à choisir ce que je veux faire car tout me plaît lol.

Bien sûr, je ne peux pas tout faire, je n’en ai ni les capacités ni les connaissances. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir un C.V. assez diversifié.

Je sors d’une formation bac littéraire et équivalent D.E.U.G. européen en psychologie.

J’ai commencé, avant la fin de mes études, en saisons dans l’immobilier, en m’occupant des locations saisonnières, des états des lieux etc… J’ai fait quelques temps dans les assurances mais en sachant que je ne ne continuerai pas là dedans.

J’ai ensuite été chargée de communication pour une entreprise (je m’occupais de leurs publicités, flyers, plaquettes et de la création et maintenance de leur site internet). Mais bon je ne vais pas m’étaler sur ce travail qui me poursuit depuis 8 ans maintenant car je suis en procès avec mon ancien patron qui c’est avéré être un véritable escroc (j’en parlerai ici peut être un jour, mais pas pour l’instant.)

Après un cours CDD de 6 mois à l’URSSAF et en parallèle la gestion d’un petit resto/snack pendant 2 ans avec mon ex-compagnon (Oui Oui être à la fois conjointe du patron et faire son taf de patronne tout en bossant pour l’URSSAF c’est cocasse mais possible lol), après tout ça j’ai commencé ce qui je pense me correspond plus.

En effet, mes deux derniers boulots allient à la fois la rigueur de l’administratif et le côté social qui s’impose à moi.

J’ai donc été chargée de recrutement en I.A.E. . Pour parler français, mon boulot était de mettre en emploi (dans le même principe qu’une agence d’intérim) des personnes en difficulté (anciens alcooliques ou drogués, ex-détenus ou en probation, personnes atteintes d’un handicap mental léger et personnes en grande difficulté sociale). Je travaillais donc avec un public difficile mais en même temps tellement intéressant et souvent attachant. Je devais les placer sur différents postes, faire le suivi de leur mission, les encadrer et les aider dans leurs démarches d’autonomie.

J’ai adoré ce travail. Il avait un côté très rigide et administratif dût à la réglementation, qui me permettais de garder une certaine distance (et de pas me faire bouffer par mon côté Saint Bernard lol). J’ai appris beaucoup en travaillant dans ce milieu. J’ai appris sur moi, sur les autres et sur le monde du travail… Mais surtout sur mes limites… Limites que j’ai atteinte au bout de deux ans, non pas à cause du public avec lequel je travaillais, mais à cause des collègues qui travaillait dans le social mais qui me donnait envie de vomir quand je les entendais parler de ces personnes dans des termes odieux (cassos, attardés, cas désespérés) , et qui n’étaient intéressés que par l’argent et leur évolution au détriment de ces personnes.

J’ai donc, pour me protéger car je m’en rendais malade de colère et de dégoût,  dû quitter mon poste pour une autre ouverture qui me paraissait plus saine.

Malheureusement (professionnellement parlant) et Heureusement (pour ma vie toute entière) durant la transition entre les deux postes j’ai appris que j’étais enceinte et la porte ouverte c’est refermée.

J’ai donc décidée de profiter de ma grossesse et de ma princesse les premiers mois de sa vie.

Mais seule avec elle, tous les jours, sans pouvoir prendre du temps pour moi, j’ai eu l’impression d’étouffer. J’en venais même à envier PapaPanda qui lui était loin pour son boulot et qui quand il n’était pas là avait la même vit qu’avant l’arrivée de Mlle.

J’ai donc décidé de reprendre une activité professionnelle. Mais hors de question de repartir dans l’insertion et le social. Cela m’aurai pris trop de force et surtout trop de temps et je ne voulais pas laisser ma fille.

Par chance, je me suis vu un offrir un poste d’Assistante de Gestion à temps partiel dans un collège. Que demander de plus? Un 20h, me permettant d’avoir mes après-midi à partir de 14h30 de libre, mes mercredis et toutes les vacances scolaires!!! Le rêve pour une reprise en douceur (non pas le rêve niveau salaire mais bon on peut pas tout avoir).

Ce boulot est super intéressant. Je m’occupe principalement de tous les projets culturels de l’établissement (sorties, voyage, théâtre, musique etc), des marchés publics et du budget.

Petit à petit, ma chef a découvert que je touchais un peu en informatique, et après m’avoir demandé de m’occuper de toutes les présentations (Powerpoint, graphiques etc) pour les conseils d’administration, je me suis vu demander de faire la maintenance et le dépannage informatique (mise au réseau des nouveaux postes, dépannage en tout genre…). Et puis, bien sur voilà les absences des AED (les surveillants, Pions). Et me voilà appelé en renfort entre midi et deux pour faire de la surveillance pendant que les AED sont dans le self.

Et là, je me rends compte rapidement que la surveillance est malheureusement souvent mal comprise. Où alors c’est moi qui est une vision différente. Je regarde les surveillants et à par les voir rigoler entre eux et sanctionner sans chercher à comprendre je ne vois rien.

Ce n’est pas comme ça que je vois l’encadrement de jeunes ado. Ce n’est pas en détournant le regard ou en les collants sans explications que nous allons les aider dans leur construction personnelle.

Après les avoir vu à la fois délaissés et accusés systématiquement sans preuve, je me suis prise d’affection pour ce que nous appelons les S.E.G.P.A. ( sections d’enseignement général et professionnel adapté). Ces élèves sont souvent des élèves un peu plus en difficulté. Soit par des problèmes reconnu (dyslexies, hyper-activité), des problèmes de comportement, refus de l’autorité etc.

A la différence des autres, je ne me suis pas arrêtée à l’étiquette qui leur est collée ou à la première image qu’ils renvoient. Je les ai observé, je suis allée vers eux, j’ai discuté avec eux en me mettant à leur niveau, en leur parlant un langage qu’ils comprennent (tout en restant correcte et avec des limites). Je les ai écouté, j’ai essayé de les comprendre.

J’ai vu que cette fille toujours dans la provocation, cherchant le conflit n’avait pas un mauvais fond. Que c’était juste une fille  qui essayait d’attirer l’attention. Une fille en manque de reconnaissance, dont les parents n’avaient rien à faire. Des parents qui ne se présentent jamais au rendez-vous fixé par le corps enseignant ou administratif. Des parents qui ne voient pas la souffrance de leur enfant qui à juste besoin d’attention, d’amour et qui par son attitude ne demande qu’à avoir un cadre.
J’ai su écouter cette fille, j’ai su la sanctionner lorsqu’elle a dépassé les limites sans qu’elle ne se rebelle car elle savait que j’étais juste.

J’ai su comprendre la colère de ce jeune garçon, toujours en train de chercher des embrouilles, j’ai été la casse bonbons toujours derrière lui, le reprenant et l’empêchant de faire le geste de trop.

J’ai été celle qui a compris que plus on lui renverra cette image de lui en lui collant l’étiquette de la petite racaille et plus il se confortera dans l’idée qu’il ne peut être autre chose.

J’ai la chance d’avoir comme collègue et directrice de la SEGPA une femme super et qui à la même vision que moi. Une femme qui a accepté  de me faire confiance, et qui m’a laissé devenir la personne référente de ces élèves même si ce n’est pas mon boulot. Car elle aime ma façon de gérer les problèmes et les conflits, qu’elle sait que je reste juste et équitable.

Et quand, comme aujourd’hui en sortant du boulot, je tombe sur cet ancien élève ayant quitté l’établissement pour partir en internat, venir vers moi et me dire “Coucou MamanPanda (Non, Non il ne m’appelle pas MamanPanda mais par mon prénom lol), ça va? Wouaou tu as vachement maigri, ça te va bien (HA MERCI, enfin quelqu’un qui le remarque MERDE!!! J’ai quand même perdu presque 14kg mais bon ce n’est pas le sujet). Et puis voir ce même élève se retourner vers son pote et lui dire ” Elle est trop cool! Quand tu fais une connerie elle te remets grave à ta place, mais si elle le fait c’est qu’elle à raison, car elle cherche à comprendre avant que ça tombe. Puis avec elle tu peux parler et parfois ça t’évite de faire des conneries. Grâce à elle, j’me suis vachement calmé”.

C’est bête mais c’est dans ces moments là, que je me dis que j’ai raison de travailler. C’est pour ces petits gestes que je peux apporter à des enfants, à des personnes en difficultés, aux autres en général que j’ai envie de continuer.

Mais en même temps ces instants sont de plus en plus rares, et le côté négatif (la fatigue, la non présence auprès de ma fille, les dépenses essences/nounou/etc,) est lui par contre de plus en plus présent.

J’ai encore 6 mois pour faire le point. Peut-être ce n’est qu’une fatigue physique et mentale passagère. Peut-être que la vie fera que je n’aurai plus à me poser la question. Une opportunité me fera peut être enfin trouver mon équilibre je ne sais pas.

J’ai tellement d’envie et tellement peu de moyen… Alors je sais, quand on veut on peut… Si on s’en donne les moyens… Bla Bla Bla. Dans la théorie ok, mais quand on a pas la force ni le financement, le temps etc bah difficile de trouver la motivation pour y arriver…

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Pas de réponses

  1. C’est rafraichissant de voir des gens comme toi qui prennent leur rôle au sérieux… Et ce travail dans le social ça avait l’air très enrichissant! je me souviens avoir eu 2 surveillants au lycée qui m’ont beaucoup marqués, mais ce n’est franchement pas la majorité 🙂
    J’espère que tu trouveras ton équilibre

    • Surveillante à proprement parlé je pourrais pas car ma façon de faire ne correspond pas au façon de faire des établissements scolaires. Je ne suis pas pour les erreurs de colle bêtes et méchantes, je préfère le principe des travaux d’intérêts généraux. Je n’aime pas les heures d’études stériles je préfère les ateliers (journal, couture…).
      Mais j’aime le contact avec les enfants/jeunes et plus précisément avec ceux en difficulté ou difficiles (deux choses totalements différentes malgré des termes similaires).
      Là, j’ai la chance dans mon boulot d’assistante de gestion d’avoir une petite possibilité de pouvoir mettre à profit cette facilité de contact et de compréhension avec ces jeunes.
      J’aimerai travailler dans tellement de choses, entre autre avec les enfants en difficulté.
      Mais en ce moment j’ai aussi envie de faire juste le plus beau métier du monde celui de maman.
      Car en fait trouver un travail qui combine tout ce que j’ai envie de faire n’existe pas et au bout d’un certain j’éprouve un sentiment de frustration de ne pouvoir faire certaines choses ne correspondant pas à mon poste.
      Marre d’être si compliquée!

  2. Ouaouh! Quel parcours! Effectivement tu es très polyvalente. Ah les collègues dans le social, ne m’en parle pas (je suis éducatrice spécialisée et je rame depuis des années!). Nous avons tous des périodes où l’on se cherche. Moi j’aimerais bouger également car j’ai pas mal morflé dans mon service ces dernières années (avec les collègues et la direction, pas les jeunes dont je m’occupe) mais pour le moment, c’est bouché. Donc, j’ai revu mes priorités: d’abord prendre soin de moi, récupérer physiquement de la fatigue de ces dernières années, essayer de faire mon boulot le mieux possible et me protéger du reste. Et puis la roue tourne, à un moment ou un autre, il y aura bien des opportunités si je continue à rester à l’affût. Bises et bon courage à toi.

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