Un nouveau né n’est pas un jouet.

Un nouveau né n'est pas un jouet, mise en avant

Il y a quelques jours, j’apprenais la naissance d’une petite princesse, ma cousine. Un nouveau né tout frais, tout beau.

Au cours de la conversation avec ma grand mère maternelle (c’est elle qui m’annonce la nouvelle,  me donnant des informations sur la grossesse (oui, j’ai appris la grossesse au moment de l’accouchement lol)), celle ci m’a dit un petit truc qui m’a fait réagir.

Plaçons un peu le contexte. La grossesse fut stressante apparemment (maman quarantenaire, 1er bébé qui s’est fait désiré, FIV, fausses couches). Bref, un bébé très attendu par tout le monde mais surtout par les parents.

“J’ai eu la chance de pouvoir aller les voir, tout le monde va bien. Par contre, la maman est fatiguée. En 2 jours où j’étais là, elle a du poser la petite 2h maximum. Elle veut l’avoir tout le temps sur elle, puis elle la nourrie donc ça fatigue (heuuuu, non pas vraiment mais bon, c’est pas le sujet aujourd’hui). Puis elle a peur des microbes. Elle n’ose pas dormir car, comme elle ne veut pas la poser, elle a peur de la faire tomber. Elle s’autorise à dormir un peu que quand papa la prend. J’ai pu la prendre, 5 minutes pour une photo mais c’est tout”.

Cette discussion, m’a fait penser à un truc que j’ai lu récemment sur les réseaux sociaux au sujet d’un Papa qui avait envoyé un mail à ses proches pour instaurer des règles pour les visites à la maternité suite à l’accouchement de sa femme. Il avait demandé à ce que les gens préviennent avant de venir, afin de ne pas être 50 en même temps. De respecter les heures de visites et de ne pas rester plus d’une heure à chaque fois. Ne pas apporter de cadeaux (car après pour tout ramener c’est chiant). De ne pas venir si on est malade et de ne pas trop se parfumer (petit message pour sa mère qui apparemment abuse du parfum).

Son message avait apparemment été mal pris par sa famille et leurs demandes absolument pas respectées. Une des grands mères ayant même décrété que c’était son droit de visiter l’enfant, quand elle veut, comme elle veut et sans avoir à s’annoncer.
Le discours de ma grand mère, même si moins extrémiste, allait un peu dans ce sens.

C’est vrai, un nouveau né, après avoir passé 9 mois bien au chaud dans le bidon de maman, dans un liquide protecteur, à l’abri du froid, des microbes, bercé par les battements du coeur de maman, sans sensation de faim ou de soif, n’a besoin que d’une chose… Être passé de bras en bras tel un ballon de rugby, profitant des parfums des uns et des autres et les haleines de clope et de café. D’être tartiné de fond de teint ou autre crème à chaque bisouillage et qu’on lui fourre un bibi dans la bouche.

Ok, ok. Je sais, là c’est moi qui peut paraitre extrémiste. Et non, je ne suis pas parfaite. Je ne me pense mieux que les autres et je ne fais pas la morale blablabla.

Mais, juste une seconde. Transposons la situation dans un autre contexte.

Tu rencontres une personne pour la première fois (adulte). Cela peut être le nouveau copain de ta fille, ta nouvelle collègue de bureau, vos nouveaux voisins…
Tu te verrais prendre cette personne dans tes bras, la bisouiller, la câliner, lui donner a manger, puis la passer à la personne à coté de toi? Et dans le sens inverse, apprécierais-tu que des inconnus agissent de la sorte avec toi, juste sous prétexte qu’ils sont heureux que tu sois là? Aimerais tu que l’on te sorte de ton petit confort, que l’on te retire de ton seul repaire (maman) juste parce qu’il existe maintenant un lien quelconque entre toi et des gens que  tu ne connais pas encore vraiment? Et si en plus tu rajoutes à ça, le fait de se retrouver dans un environnement où tout t’es totalement inconnu, perso ça ne me donne pas envie.

Une première rencontre, c’est excitant. C’est nouveau. Parfois, on l’a attendu pendant longtemps et je comprends que, comme le jour de Noël on ai envie de se jeter sur ses cadeaux.
Mais un bébé n’est pas une poupée. C’est un être humain, comme toi et moi (si, si je t’assure). D’ailleurs, je vais même t’en apprendre une bonne. Toi aussi tu a été ce bébé (Si, si, je te jure).

Alors, je suis la première à être gaga des bébés, à avoir envie de les prendre, de les câliner… Sniffer cette bonne odeur de bébé tout frais. Mais je n’oublie pas que, c’est un petit être tout fragile, perdu dans un monde qu’il ne connait pas.

Malheureusement, un bébé ça ne parle pas. Donc difficile pour lui de se défendre, de dire stop. Enfin si, il pleure. Mais, étant son seul moyen de communication, les premières heures voir les premiers jours, difficile de savoir à quoi correspondent ses pleurs. Fatigue, faim, soif, froid, peur, besoin de maman, besoin d’être changé, douleurs, pleurs de décharge… Tellement de possibilités que, seul le temps et la cohabitation permettront d’apprendre à les déchiffrer.

Alors, ce sont les parents, qui essayent de faire au mieux pour leur bébé, mais aussi pour eux.
Bah oui, il ne faut pas oublier que la maman et le papa viennent d’avoir un bébé, d’accoucher (bon ok, un des deux a un peu plus travailler que l’autre mais, je ne dirais pas qui). Donc, ils sont fatigués, un peu perdus car, pour eux aussi, même si ils s’y sont préparés, c’est nouveau. Et oui, même au Xème enfants c’est une nouvelle rencontre. Chaque venue au monde est différente, chaque bébé aussi. Et un bébé ou un bébé de plus c’est du changement!

C’est déjà assez difficile d’arriver à gérer ses propres besoins, ceux de cet enfant qu’il faut essayer de décrypter… Alors si, en plus, il faut faire avec les états d’âme de chacun. On a pas fini. Donc, perso, je trouve normal que les parents décident de ce qu’ils pensent être le mieux pour eux.

Certains, seront heureux de partager ce moment et ce petit être (même si pour moi, un bébé les premiers temps n’a besoin que de maman, téter, dormir, être propre et, apprendre à connaitre papa et frères et soeurs si il y en a). Certains, trouveront normal de passer ce bébé de bras en bras, de faire participer les autres (pour leur plaisir, ou pour avoir quelques minutes pour soi, pour se reposer, se laver, allez aux toilettes tout ça, tout ça).

D’autres, ressentiront le besoin de ne pas partager ce petit moment privilégier. De reprendre des forces, d’apprendre à ce connaitre avant de faire les présentations officielles, et n’annonceront la naissance qu’une fois revenus et bien installés à la maison.

Et puis il y a ceux qui voudront communiquer leur bonheur mais tout en préservant leur noyau.

Je ne dis pas qu’une façon de faire et mieux que l’autre. Je pense seulement qu’il faut respecter les choix de chacun (comme pour tout dans la vie en fait).
Tant qu’il n’y a pas de mise en danger (intentionnelle ou non), les gens sont libres de décider de ce qu’ils ont besoin dans ce moment (et non, le besoin de pouponner de la mamie ne passe pas avec les besoins du bébé et des parents).

Pour ma part, j’ai été très différente à l’arrivée de Mlle et à celle de Mini.

À la naissance de Mlle, je me suis un peu laisser prendre par la pression sociale. Même si j’avais envie de garder Mlle pour moi, je l’ai “partagé” avec la famille. Une part de moi voulait être tranquille, trouvait qu’il y avait trop de monde, avait envie de tranquillité. Mais, d’un autre coté leur présence me rassurait. J’étais un peu perdue, je ne savais pas trop comment faire, quoi faire. Alors, je les laissais me guider, même si une petite voix en moi me disait que c’était pas trop ça. Je posais Mlle dans son lit, car il faut la laisser tranquille se reposer. J’avais peur de trop la prendre, peur de combler plus un besoin personnel que les siens…

Pour Mini, j’étais plus sûre de moi, de mon rôle de maman, de mes envies et besoins… J’ai très peu lâché Mini. Peau à peau, portage, tétée à volonté. C’est un peu plus notre moment alors, moins de visites, moins de bras… Plus pour Papa, Mlle et moi et, moins pour les autres. Nous avions besoin de nous retrouver, de construire notre nouveau cocon à 4 et n’en déplaise aux autres.

J’ai donc été un peu des 2 écoles et je sais que pour la naissance de Mini, cela a un peu déstabilisé mon entourage car les règles n’étaient pas les mêmes que pour Mlle.
Mais en 4 ans, j’avais changé. Je n’étais plus la même. J’étais plus à l’écoute, plus maternante. J’étais aussi mieux informée sur beaucoup de choses autour de la maternité. Je savais quelle direction je voulais donner à ma parentalité. J’avais pris conscience du fait que les enfants sont des êtres à part entière et non pas notre possession (bon, j’avoue que quand les enfants piquent leurs colères ou n’écoute pas, j’oublie un peu leur statut de petits êtres, et impose un peu trop mon rôle de Maman. Mais bon, j’y travaille).

Aujourd’hui encore, 15 mois après, je suis encore différente. 15 mois de maman de deux enfants ça fait évoluer (ou régresser aussi malheureusement). 15 mois d’allaitement qui m’ont rendu plus maternante, plus à l’écoute des besoins primaires. 5 ans que je grandi avec Mlle, et que je me consolide avec Mini.

Mais, tous les parents, n’ont pas le courage, l’aplomb, la confiance pour dire ce dont ils ont vraiment besoin et ce qu’ils ne veulent pas.
Alors, avant de penser à vos envies (qui même si elles sont importantes, sont bien différentes d’un besoin), prenez en compte les besoins des autres et mettez vous un peu à leur place… Qu’aimeriez vous? Comment voudriez vous que les gens agissent envers vous dans cette situation?
Vous verrez, en changeant de perspective, on se rend compte que, bien souvent, on pense à soi dans des situations qui, finalement, ne tournent pas autour de nous.
Un petit conseil à utiliser au quotidien et qui, j’en suis sûre, rendrait la vie bien meilleure pour tout le monde.

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