Je ne suis pas celle que vous voyez…

je-ne-suis-pas-celle

Aujourd’hui, c’est samedi. Je ne travaille pas, et j’ai donc un peu plus de temps pour moi et pour faire le tour des réseaux sociaux et des blogs que je suis ou que je découvre.

Et en lisant et voyant tous ces univers, je ressens un malaise.

Moi, qui en ce moment me sens mal dans ma peau et dans ma tête. Moi, qui suis perdue et qui ai l’impression de n’arriver à rien, je me retrouve face à toutes ces SuperMamans qui me font encore plus culpabiliser de ne pas être la mère parfaite.

Je ne suis pas cette mère, reine de la bienveillance que j’aimerai être. J’essaie. Mais je n’y arrive pas toujours… Même si la fessée n’est pas présente, je perds vite patience, je crie trop facilement et parfois quand je ne sais plus quoi faire j’utilise encore le coin (en expliquant pourquoi, en restant à proximité et pas plus de 1min30).

J’aimerai arriver à gérer uniquement par la bienveillance, trouver ce bouton off dont parle certaines mamans pour faire retomber la colère quand on voit rouge. J’aimerai avoir le temps de pouvoir lui laisser le choix et le temps d’assimiler et de comprendre l’importance de mes demandes et de pouvoir accéder toujours aux siennes.

Mais quand tu es maman presque solo, que tu bosses, que tu es épuisée mentalement et physiquement et surtout que tu ne te sens pas bien dans ta vie. Bah ouep, tu merdes (oui, des fois je parle mal et je crée des verbes mais c’est ça aussi ne pas être parfaite et j’en suis loin).

Puis, quand ce n’est pas le côté maman à proprement parlé, c’est la vie dont tu rêves que cette maman te fais miroiter. Cette maman qui est tous les jours super bien apprêtée (habillée avec un super style, toujours bien coiffée et maquillée même malade). Alors que moi là, présentement, je t’écris en survêt et pull que j’ai acheté sur un coup de coeur mais qui ne me va absolument pas car j’ai trop de formes, donc je le mets pour traîner à la maison pour le rentabiliser lol. Je ne suis pas maquillée et j’ai un chignon à l’arrache, avec un gros  chouchou, en guise de coiffure (Carrie Bradshaw crierait au scandale). Je suis à moitié affalée sur mon canapé devant la tv, pendant que BébéPanda joue avec sa cuisinette et PapaPanda joue sur sa tablette. Je n’ai même pas le temps de me mettre à mon bureau pour écrire car je dois gèrer en parallèle le repas et donc faire des aller-retour à la cuisine.

Cette maman, qui vit dans une maison digne d’un magazine, alors que toi malgré tes 30 ans et ton boulot, tu as toujours des meubles de récup qui datent de ton premier aménagement. Tu as beau essayer d’arranger ton intérieur comme tu peux, tu n’as pas forcément les moyens de tout assortir et tu n’as pas l’impression d’avoir un intérieur d’adulte.

Cette mère au foyer, qui achète les dernières nouveautés pour elle et toute sa famille, qui s’organise de gros voyages, alors que, vous, avec deux salaires, vous êtes obligés de compter chaque centime et vous serrer la ceinture.

Et pour finir cette maman d’une famille nombreuse qui, après avoir géré la maison, les enfants et le chéri arrive encore à trouver du temps pour elle et sortir avec ses amies.

Non mais hooo! Alors, soit je suis vraiment nulle, soit montrez nous un peu la face cachée car ce n’est pas possible.

Puis, je réfléchis et je me dis que c’est normal. Moi même, si je décide de vous partager un moment de ma journée ou de ma vie, je vais chercher à vous montrer les choses bien. Je vais photographier ma galette de X manières pour qu’elle vous donne envie. Je vous la montre car, même si elle n’est pas parfaite, j’en suis fière (même si je fais genre pas trop). Si vraiment cela avait été un fiasco, je ne pense pas que je l’aurai partagé.

Oui, il m’est arrivé de ne pas publier de suite un article car je ne trouvais pas l’illustration qui allait attirer l’oeil et être assez esthétique.

Oui, on a tous une partie de nous qui  veut montrer le meilleur de soi et d’autant plus lorsque l’on veut rendre publique un peu de sa vie.

Je n’aime pas cela, mais en fait, je me rends compte ces temps-ci en vous parlant, en extériorisant mes pensées que je suis encore plus perdue que ce que je pensais. Qu’au fond de moi plein de choses, dont je n’avais même conscience, se bousculent.

Que je suis torturée entre mes envies profondes et l’idée que je dois me conformer à l’image de la femme d’aujourd’hui, à ce que l’on m’a inculqué dans mon éducation. Je suis partagée entre ce que j’ai envie de faire (même si j’ai envie de faire plein de choses différentes) et ce que les autres veulent que je sois.

Je sais que l’on vit pour soi. Mais, difficile d’être bien quand on se sent montrée du doigt car on n’est pas ce que l’on attend de nous, quand on n’est pas la belle fille rêvée (oui, son fils est heureux, oui sa petite fille est épanouie et ne manque de rien mais je ne fais pas à son idée et elle me le fait sentir).

Difficile, quand dans ton passé on t’a toujours dit que tu faisais mal, ou du moins pas assez bien.

Difficile, quand on ne t’a jamais encouragé et félicité, de croire que tu peux faire quelque chose de bien, de prendre les bonnes décisions.

Difficile, quand la société te fait te sentir comme une profiteuse, si tu ne te tues pas au travail pour y perdre plus que ce que tu y gagnes.

Difficile, quand tu es perdue, que tu te sens mal dans ton corps, dans ta tête, d’avoir le courage de sauter le pas et de suivre tes envies sans te conformer au dictats de la société.

Difficile d’arriver à faire la lumière entre ce que tu es vraiment et ce qu’on t’a formaté à être…

 

Vous aimerez aussi...

Pas de réponses

  1. suzanne35blog dit :

    je te souhaite tout le courage du monde. Tu est certainement une très bonne mère(les mauvaises ne se posent pas de question) la lumière va sûrement venir! amicalement Anne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

%d blogueurs aiment cette page :